» Accueil
» Rural et équin » Animaux de rente
» Obstétrique
Les animaux de rente : obstétrique
Vêlage
Chez la vache en fin de gestation, on commence par observer un développement de la mamelle. Il est précoce chez les primipares (environ un mois avant la parturition) et plus tardif chez les pluripares (une semaine avant la parturition). La mamelle apparaît congestionnée, parfois même œdémateuse. Sous l'action des hormones, et notamment de la relaxine, les ligaments se ramollissent. Ainsi, on observe généralement un relâchement des ligaments sacro-sciatiques, situés à la base de la queue, et un affaissement de la mamelle dans les 24 heures qui précèdent la mise bas.On observe également une variation de la température chez les femelles prêtes à vêler. Les semaines précédents la mise bas, la température des animaux est anormalement élevée et atteint généralement 39 °C contre 38°C en conditions normales. Environ 24 heures avant le vêlage, on observe une diminution brutale de la température d'au moins 0,5 °C pour s'abaisser à 38,4 °C. Cette caractéristique est couramment employée chez les éleveurs comme outil de prévision des vêlages.
Dans les instants qui précèdent le vêlage, la vache montre un comportement particulier. Elle est agitée, toujours en déplacement, et recherche l'isolement et un endroit pour mettre bas.
Le déclenchement de la mise bas est induit par un mécanisme hormonal complexe. C'est le fœtus qui déclenche lui-même la cascade hormonale qui aboutira à son expulsion suite à la production par son hypothalamus d'ACTH. Celle-ci entraîne une production de corticoïdes par les surrénales fœtales, ces corticoïdes agissant directement sur le placenta de la vache en lui faisant produire des œstrogènes à la place de la progestérone. Les œstrogènes stimulent à leur tour la synthèse de relaxine, une hormone produite par le corps jaune, qui va permettre l'ouverture progressive du col utérin et le relâchement des ligaments sacro-sciatiques. Les œstrogènes stimulent également la synthèse de prostaglandines de type E, qui jouent un rôle dans le ramollissement du col, et de type F, qui vont lyser le corps jaune et donc stopper sa production de progestérone, puis provoquer les premières contractions myométriales une fois que la progestérone aura cessé de bloquer la parturition. La chute brutale du taux de progestérone explique la chute de température précédant le vêlage. Les contractions du myomètre permettent l'avancée progressive du fœtus dans la filière pelvienne. Cette avancée stimule la dilatation du col, ainsi que la production d'ocytocine qui va amplifier les contractions myométriales, jusqu'à expulsion du fœtus.
On appelle vêlage dystocique tout vêlage se déroulant avec difficultés et nécessitant l'intervention humaine plus ou moins importante, allant de la simple traction à la césarienne.
On distingue différents types de dystocies :
- les dystocies d'origine maternelle ;
-
les dystocies d'origine fœtale :
- par disproportion foeto-maternelle ;
- par défaut de présentation, position, posture.
Césarienne
Le vétérinaire peut choisir de pratiquer une césarienne dans plusieurs cas :- disproportion fœto-maternelle ;
- torsion irréductible ;
- col qui ne se dilate pas ;
- défaut de posture/position du veau ;
- etc.
La césarienne se pratique de préférence sur un bovin debout, éventuellement tranquillisé et/ou entravé.
Le vétérinaire fait une anesthésie traçante du flanc droit avant de raser et de désinfecter le site opératoire. Une incision d'environ 30 cm est pratiquée afin d'ouvrir peau, muscles et péritoine. Puis le vétérinaire explore la cavité abdominale afin de repérer la position du veau, il ouvre ensuite la matrice avec un ouvre-lettre. Le veau est extrait et réanimé. La matrice est ensuite extériorisé et le vétérinaire pratique 2 sutures étanches avant de la replacer dans l'abdomen. Le vétérinaire vidange les eaux fœtales qui ont coulé dans l'abdomen avant de suturer les 3 couches musculaires et la peau.
Les soins post-opératoires comprennent anti-inflammatoire, antibiothérapie et calcium/magnésium/potassium buvable.
Embryotomie
L'embryotomie est une pratique permettant l'extraction du veau lorsque celui-ci est mort et qu'il est impossible de le sortir par traction sans risques pour la vache. Elle consiste à sectionner le veau en plusieurs parties. Il s'agit d'une méthode obstétricale sanglante, la seule qui pouvait être pratiquée avant les années 1950 et le développement de la pratique de la césarienne.Torsion de matrice
L'utérus de la vache est suspendu librement à de longs ligaments rattachés à la ceinture pelvienne (bassin). Durant la gestation, cet appareil de suspension supporte la totalité du poids du foetus, des enveloppes foetales et du liquide amniotique. Au fur et à mesure que le foetus prend du poids, l'utérus s'affaisse toujours plus et descend de la région pelvienne en direction de l'abdomen. L'utérus est séparé en deux cornes. Durant toute la durée de la gestation, le foetus est niché du même côté: la corne «portante» de l'utérus est par conséquent beaucoup plus volumineuse et plus lourde que le côté «non portant». Un net déséquilibre s'installe.Sous l'effet des hormones, tous les ligaments qui entourent la voie de mise-bas se relâchent, afin d'élargir le passage pour permettre au veau à naître de s'y glisser. Pour cette raison, les ligaments extérieurs du bassin par exemple s'affaissent et la queue perd de sa tension. Ce phénomène indique un vêlage imminent (au cours des prochaines 48 heures). Non apparente de l'extérieur, la même évolution intervient pour les ligaments intérieurs qui soutiennent l'utérus. De ce fait, la corne utérine qui abrite le foetus, de poids important, bénéficie subitement d'une grande liberté de mouvement. Elle peut facilement basculer sur le côté et se retourner, avec la totalité de son contenu. Si, de surcroît, la vache souffre de faiblesses au niveau des ligaments, une torsion est très fréquente. L'alimentation joue également un rôle primordial. La majorité des torsions (85%) s'effectuent vers la gauche.
Réanimation du veau nouveau-né
Veau qui ne respire pas :- pendre maxi 30 secondes ;
- dégager les voies respiratoires ;
- injections de différents produits stimulateurs cardio-respiratoire ;
- poser au sol tête en bas.
Prolapsus utérin
Il faut bien faire la différence entre une vache "boulée" (prolapsus utérin) et une vache qui "montre la rose" (prolapsus vaginal). Le prolapsus utérin survient TOUJOURS après vêlage, la matrice gravide est éversée, on voit les cotylédons. Le prolapsus vaginal peut survenir avant ou après vêlage.Si la vache est couchée, il faut la mettre en position de la grenouille. Le vétérinaire pratique une épidurale.
Après avoir remis la matrice en place, le vétérinaire peut décider de déplier la matrice avec une bouteille.
Il peut également décider de poser une bande de Buhner ou des épingles, cependant cela n'empêchera pas la vache de "rebouler". Le vétérinaire procède ensuite au dosage de la glycémie (élevée dans une majorité des cas). Il fait une injection d'antibiotiques LA et met en place un traitement (perfusion, drenchage, produits buvables, ...).
Les complications possibles sont l'hémorragie interne et l'embolie.
Prolapsus vaginal
Le prolapsus vaginal peut survenir avant ou après vêlage. Le prolapsus est repositionné, puis le vétérinaire peut choisir ou de boucler la vulve, ou de poser une suture de Buhner.Hémorragie vaginale
On distingue différents types d'hémorragies :- Rupture de l'artère vaginale : la rupture de l'artère vaginale fait suite à une traction exagérée. Elle est le plus souvent unilatérale. Le traitement se fait par compression (l'éleveur!) en attendant le vétérinaire qui pose un clamp ou fait une ligature. Puis la vache est mise sous hémostatique et antibiotique. Une transfusion est possible ;
- rupture de l'artère utérine ou de l'artère iliaque : elle fait suite à un prolapsus utérin ou à la réduction d'un prolapsus utérin. Le traitement est illusoire et l'abattage immédiat est conseillé ;
- hémorragie cotylédonaire : elle peut apparaître après une torsion de matrice,diverses manoeuvres obstétricales. Le traitement de choix est la laparotomie (comme pour une césarienne) et la suture in situ de la tige cotylédonaire.
Voir aussi :